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L’histoire inspirante

Aimer son corps

Sommaire:

  • Aimer son corps: il n’existe pas qu’une seule beauté
  • Aimer son corps: commencer par s’aimer soi
  • Aimer votre corps : comment écrire votre petite histoire
  • Mise en pratique: les questions à vous poser pour avancer

Feutrée et lumineuse à la fois. Dès ses premiers pas dans la galerie, Emma se sent particulièrement bien à cette expo. Son enthousiasme grandit en lisant l’affiche à l’entrée.

“Le corps des femmes à travers les âges”.

Aimer son corps est trop souvent lié au conditionnement extérieur.

En réalité, apprendre à aimer son corps c’est apprendre à s’aimer soi.
Aimer son corps est le résultat visible de l’épanouissement intérieur.

L’organisation des œuvres invite à déambuler, prendre du recul, sans rien manquer ni gêner les autres visiteurs.

La jeune femme estime que ce sujet, incite à plus de bienveillance envers soi-même. Longtemps déconnectée de son corps, qu’elle trouvait trop petit, et pas assez musclé. Ses cuisses trop volumineuses, ou encore des seins trop menus. Après des années de complexes : elle a appris à aimer son corps tel qu’il est.

Il faut souffrir pour être belle, parait-il ! Foutaise !
Elle a choisi de ne pas y croire.

Aimer son corps : il n’existe pas qu’une seule beauté

“Le corps des femmes à la préhistoire” indique le premier panneau. Elle apprend que d’après des conclusions scientifiques, le corps idéal à l’âge de pierre était étroitement lié à la symbolique de reproduction.
Pas étonnant quand on y pense. La survie de l’espèce, est même “la survie” tout court était l’objectif numéro 1 de notre ancêtre.

Fesses, ventre et cuisses développés, seins pulpeux : pas de doute, une femme était sur terre pour enfanter, et nourrir sa progéniture. La cellulite était digne d’une bonne santé.
« Et dire qu’on la déteste à notre époque », souria-t-elle


Emma progresse dans l’expo et découvre la variété des canons de beauté. Selon les régions du globe et les périodes.

  • Fesses rebondies, musculature développée et teint pâle dans la Grèce antique.
  • Corps charnu, et embonpoint à la Renaissance italienne.

On est loin des top-modèles de maintenant.

Preuve que la norme n’est que culturelle.
Les limites sont celles de nos pensées avant tout.

Les tableaux sont superbes. Les corps féminins sont mis en valeur.

Chaque femme est belle à sa façon.

Loin de la sur-médiatisation, des réseaux sociaux et des magazines qui véhiculent des standards de beauté, répondant à des critères aussi critiquables pour la santé, que limitants pour le bien-être émotionnel.

“Comment ces femmes pouvaient-elles séduire ? “ s’exclame avec dégoût une voie derrière Emma. 

Elle se retourne abasourdie d’ un tel commentaire. 

50 ans. Brune. Tenue branchée. Bijoux à la mode. Emma est choquée de constater que c’est une femme qui a parlé. 

“Sophie !!! s’indigne l’amie de la cinquantenaire. Cette femme sur le tableau a inspiré un des peintres les plus célèbres de l’histoire…et tu remets en question son pouvoir de séduction. Où places-tu le bien-être de cette nana ? …et sa santé ? dans ce que tu viens d’énoncer.
Que fais-tu des goûts de chacun et du libre-arbitre de l’artiste ? » 

“Bien dit, eut envie d’arbitrer Emma.
Elle est convaincue que la santé et le bien-être sont les 2 seuls indicateurs qui doivent pousser au changement.

Le reste ne sont que des injonctions à tous vouloir se ressembler, alors que nous sommes tous uniques sur le plan biologique. 

Après tout, qui a décrété qu’il existait des normes de bien-être. Des personnes en taille 42 sont toutes aussi aimables, et généreuses que des canons en taille 34. L’inverse est vrai. Tout est vrai.

Le corps n’est qu’une enveloppe charnelle.
Le vrai trésor est à l’intérieur.

Juge-t-on la qualité d’un cadeau à la couleur du papier ? Certains aiment la sobriété du paquet, d’autres adorent les rubans colorés, ou l’exubérance des coloris. Et quelqu’uns préfèrent même ne pas s’embêter avec un emballage.

Il en va de même pour le corps.

« Poitrine généreuse ou discrétion d’un 85 A : ne change pas nos qualités.
Ventre plat ou petit bedon, ne dicte pas qui nous sommes »,
renchérit la cliente du musée.

Emma ne pourrait être moins en accord avec cette conclusion. Le seul critère est de sentir bien, et d’assurer sa santé à court et long terme.

Aimer son corps : commencer par s’aimer soi

Bourgeoise très maquillée. Femme de la campagne à la beauté naturelle. Les portraits types se succèdent. 

Emma est frappée par la diversité des beautés féminines.

Toutes, sans exception, s’assument. Facile quand on sert de muse à un sculpteur, ou un photographe, pourrait-on croire.

Mais Emma choisit de penser que c’est parce qu’elles s’assument,
qu’elles ont suscité tant de créativité chez les artistes.

Jouant avec l’objectif, ou adoptant des poses suggestives. Leur regard perçant ou fuyant le visiteur. C’est leur attitude toute entière qui transparaît.

Et c’est vérifiable à chaque période.Avant même le mannequinat professionnel qui émergea grâce à la haute couture : ces corps sont habités par la confiance, la certitude que leur identité est une force.

Leur unicité tant physique que personnel, est un trésor dont elles ont conscience,
et qu’elles aiment voir mis en lumière.

Oser être soi, est avant tout un exercice de fond de développement personnel.

Aimer son corps extérieur, est le résultat de l’épanouissement intérieur.

Une transformation physique (perte de poids par exemple), est motivée par un objectif d’augmentation de son niveau de bien-être émotionnel.
Pour soi ! Jamais pour se conformer au regard des autres.

“Que cette femme est canon” s’extasient 2 adolescentes devant une silhouette androgyne typique des années 20. Moitié étonnées, moitié soulagées : elles semblent découvrir ce genre de mannequin pour la première fois.

“Tu vois, lui rétorque sa copine. Pas besoin d’avoir le tour de poitrine de Monica Bellucci pour être sur de soi” 

Emma a les larmes aux yeux. Elle aurait aimé avoir cette prise de conscience quelques années plutôt. Lorsqu’elle priait le ciel que ses seins grossissent, certaine qu’elle ne serait jamais désirable ni remarquée par les hommes. 

La mère de l’une des ados renchérit.

“Pourtant…il a sans doute fallu du courage a ce top-model pour oser être elle-même à cette époque. La révolution des petites poitrines allait à l’encontre des constructions mentales et des traditions selon lesquelles : femme = allaitement.

Cette croyance est ancrée depuis la nuit des temps dans l’inconscient collectif. La survie de l’humanité, paraît-il. Mais depuis -10 000 avant Jésus-Christ, la nécessité de survivre a pris une tout autre tournure. Pas de risque de manquer de lait en 2021 pouffa-t-elle”

Aimer votre corps : comment écrire votre petite histoire

La visite se terminait. Emma s’approcha du grand affichage près de la sortie..

N’oubliez jamais que votre corps est le reflet de votre construction personnelle. 
Il est le reflet de votre présent et de votre passé. 

Cicatrices, vergetures, marque de grossesses, voire variations de poids… tout ça raconte les expériences qui vous ont conduit à devenir celle que vous êtes aujourd’hui.

Une prise de poids peut correspondre à une période de votre vie, au cours de laquelle la seule issue que vous trouviez à des émotions fortes était la nourriture.

Ne vous jugez pas pour ça.


Vous avez sûrement réagi avec les moyens spirituels de l’époque. Vous souhaitez changer et perdre ces kilos pour vous sentir mieux : alors foncez !

Mais vouloir changer parce que la soi-disant norme est de rentrer dans un 36 : danger !

Désirer à tout prix rejoindre un idéal corporel est parfois le signe d’un conditionnement sociétal, ou familial fort. Un conditionnement, nous cloisonne dans des cases, où l’on se sent vite à l’étroit.

• Si les femmes italiennes de la Renaissance italienne n’avaient pas eu de formes : Boticelli n’aurait pas eu de muses, et Monica Bellucci serait considérée comme grosse.

• Si la sophistication était la règle : le naturel de Sophie Marceau passerait pour déplacée.

• Si les abdos en tablettes étaient considérés comme excessifs : Laury Thilleman serait vue comme une femme laide par certains.”

Emma est heureuse aujourd’hui d’avoir fait la paix avec son corps. Manger sainement. Se faire plaisir aussi. Faire du sport pour se sentir bien. Apprendre à se connaître et à prendre soin de soi. Dépasser ses peurs et ses insécurités. Voilà ce qui lui avait permis de se sentir bien.

Son corps ne correspondait peut-être pas au standard des années actuelles, mais qui dicte la mode ? Change-t-on les caractéristiques génétiques au gré des saisons ? 

Elle est bien plus sereine et épanouie à porter un regard bienveillant sur ce qui est bon pour elle, plutôt qu’à se conformer à remplir des critères.

Mise en pratique –

Les questions à vous poser pour avancer:

  • quel regard portez-vous sur votre corps ? Bienveillant ou sévère ?
  • quelle partie du corps n’aimez-vous pas, et pourquoi ? 
  • qu’est-ce qui vous empêche d’aimer votre corps ou une partie ? Pensée limitante type norme…
  • quelle pensée pourriez-vous adopter pour le regarder d’une manière plus douce ?

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Aimer son corps -Aurélie Brugier
Comment aimer son corps