Être sur de choisir le bon chemin
Avoir confiance en soi-ne plus douter de ses capacités
Sommaire :
- La peur de se tromper : l’exemple d’Emma
- Faut-il privilégier la facilité du chemin, ou la certitude d’atteindre votre destination ?
Les rayons du soleil qui réchauffent délicatement ses bras découverts. Le calme de la forêt, où seul le pépiement des oiseaux berce ses pensées. Emma se félicite d’avoir eu l’idée de cette promenade.
Les idées se bousculent dans sa tête. Elle est en pleine confusion quant à ses choix de vie. C’est inconfortable. Elle n’aime pas ce sentiment d’incertitude.
Sa relation avec Victor ne l’enthousiasme pas autant qu’au début. Elle s’ennuie.
Elle aimerait un peu plus de joie et de nouveaux défis, dans son existence. Une vie aussi calme qu’un lac suisse : ce n’était pas vraiment ainsi qu’elle imaginait sa vie à 26 ans .
Mais quitter son amoureux résoudra-t-il son problème ? Voici sa grande hésitation du moment. L’herbe, est-elle plus verte ailleurs ? Serait-elle plus heureuse avec une autre personne, ou bien le problème vient-il d’elle ?
Pour ne rien arranger, son chef vient de lui offrir le poste de ses rêves. Chargée de projet pour le plus gros client de la boîte. Elle n’en revient toujours pas de la confiance qu’on lui accorde. Au-delà des avantages financiers, elle pourrait surtout laisser parler sa créativité pour les nouveaux bijoux de la marque, mettre en avant ses idées de développement du site web, proposer ses pistes pour toucher une clientèle plus jeune et branchée.
La liberté de l’imagination et le sens des responsabilités. La combinaison parfaite qu’elle convoite depuis 4 ans. Problème : le poste impose qu’elle déménage à Aix-en-Provence, au siège de l’entreprise. À 800km de là. Et de Victor.
Elle est partagée entre l’excitation du challenge, et l’appréhension de l’inconnu. Changer de vie sans se planter: voilà son défi du moment.
Emma pousse un profond soupir. L’ambiance de lieu est aussi lumineuse et légère, que ses pensées sont obscures et pesantes.
“ Qui n’a jamais rêvé, d’avoir une boule de cristal pour connaître d’avance, les conséquences des choix qui s’offrent à nous, pense la jeune femme.
Ce serait tellement pratique, et rassurant. Ça éviterait bien des séances de torture mentale.”
Alors qu’elle avançait sur le parcours fléché, elle découvrit avec stupéfaction : un nouvel aménagement dans le bois
La partie la plus au sud de la forêt avait été transformée, à ce qui ressemblait à un jeu de piste. Elle presse le pas, impatiente de visiter cet endroit.
À l’orée de ce nouvel espace, un panneau indique : “La vie est un choix.”
“A qui le dites-vous” ! s’amusa-t-elle de l’écho avec sa propre vie.
Une cabane en bois, matérialisait le début du parcours.
Un employé du parc lui sourit, ce qui l’encouragea à s’approcher.
“Bonjour, jeune fille ! Bienvenue ! Vous êtes déjà venu jouer ici ?
– Jouer ? Eux non ! C’est un escape game ? un labyrinthe ?
– Un peu des 2, plaisanta le gardien. La règle est simple : vous devez choisir quel parcours vous désirez emprunter.
Celui-ci? indiqua-t-il en montrant l’entrée est du parcours. Ou celui-là ? pointa-t-il côté ouest avec sa main. »
Emma n’avait même pas compris que l’entrée ouest faisait partie du parcours.
Et pour cause, il s’agit d’un chemin entièrement en terre brute, non goudronné, à peine matérialisé, et dont les trous creusés par les pluies diluviennes de cet automne n’ont pas été aplatis.
Faut-il privilégier la facilité du chemin, ou la certitude d’atteindre sa destination ?
“- Les 2 sentiers mènent au même endroit? se renseigna Emma.
– Regardez plus précisément les 2 parcours, lui conseilla l’homme.”
À sa gauche, la voie goudronnée, était impeccable, aucune ornière. Pas la moindre feuille-morte. À intervalles réguliers, on apercevait des cabanes joliment décorées. Un stand de boissons. Un espace de massage à ciel ouvert. Un food truck d’alimentation saine. Même à cette distance, Emma devinait que ces endroits de halte seraient accueillants.
Ah , il y a aussi un distributeur de billets. “ Ils ne perdent pas le nord les amoureux de la nature, ironisa Emma dans sa tête”
Découvrant le sentier du regard, elle ne pouvait cependant pas en apercevoir la fin.
À sa droite, l’autre chemin n’était pas du tout engageant. La route boueuse, défoncée par endroit, était truffée de branches ici et là.
Aucun stand de massage à l’horizon. Pas même un banc pour se reposer. Contrairement au précédent, la fin du parcours n’était pas cachée.
Elle était même très visible, et matérialisée par un écran géant sur lequel Emma apparaissait. Une sorte de miroir XXL et à distance. La jeune femme voyait son reflet. Telle qu’elle était habillée aujourd’hui même.
“- Dingue cette technologie !” se retourna-t-elle à l’attention du gardien.
– C’est le miroir de mentalisation, répondit-il fièrement. Ce procédé permet une représentation de vos objectifs de vie. De vos rêves, si vous préférez. »
En y regardant de plus près, Emma s’aperçut qu’elle était représentée dans les locaux de son entreprise… à Aix. Elle était souriante. Elle rigolait même. L’ambiance de travail semblait légère et très épanouissante. Le mini film dans le miroir géant continuait de défiler. C’était si troublant de se voir en si grand.
La projection la montrait, pénétrant dans son bureau, et découvrant un bouquet de roses rouges. Rouges passions. Une carte les accompagnait : “J’ai hâte d’être au dîner de ce soir. Je t’embrasse tendrement. V.”
V.! Comme Victor ? Ou comme Vincent ? Valentin ? Vianney ? Valentino ? Qui était ce V !!!
Troublée. Perdue. Emma oscillait entre ce qu’elle croyait possible de vivre, et ce qu’elle voyait. Comment est-il possible de recréer ses propres pensées, de manière aussi fidèle ? Était-elle dans un rêve ? Allait-elle se réveiller ?
C’est alors qu’Emma aperçut un sac à dos, a l’entrée du chemin le moins entretenu. Un coup de tête vers la gauche. Rien à l’entrée du trajet goudronnée.
“- Qu’il y a-t-il dans ce sac, et pourquoi n’y en a-t-il pas sur le chemin le plus propre? demanda-t-elle.
– Parce que vous n’en avez aucunement l’utilité. Tout ce dont vous aurez envie se trouve dans les cabanes bordant le parcours.
– Et qu’avez-vous placé dans le sac ?
– Tout ce que je peux vous dire, c’est que vous aurez tout ce dont vous avez besoin pour arriver jusqu’à votre rêve. Je ne peux rien vous dire de plus. C’est l’jeu ma pauvre Colette”
-Donc, pour faire court, je dois choisir entre :
- un chemin tranquille-confortable-sécurisé-tout tracé-sans risque, mais dont je ne voie pas l’issue .
- un chemin défoncé-jonché de débris-parsemé de flaques de boue-aidé d’un simple sac à dos, et l’unique certitude que j’atteindrais symboliquement mon rêve.
C’est bien ça ?
-Parfaitement bien résumé! Vous allez vite comprendre le but du parcours.
Alors : gauche ou droite?”
Un coup d’œil à sa montre. Il était déjà 15h. Emma veut bien s’amuser, mais pas y passer son dimanche après-midi. C’est assez le bazar dans sa tête. Elle va assurer la tranquillité.
Je vais prendre le chemin le plus tranquille. Au vu du tracé rassurant et paisible : la destination ne doit pas être très surprenante. Je ne risque rien.
De la facilité. Des chemins indiqués, balisés, des indications limpides. Voilà de quoi Emma avait besoin. Sur de son choix, elle commença à marcher.
La suite arrive bientôt….

