les articles par catégories

Vivre de sa passion pour l’art, en ayant raté les Beaux-Arts

Vivre de sa passion pour l’art en ayant été refusée aux Beaux-Arts: Madi Teitgen en est la preuve. Interview d’une résiliente passionnée

comment vivre de sa passion

 » Madi, tu es illustratrice, et historienne de l’art. Tu partages sur Instagram toutes tes connaissances dans ces domaines, de manière vraiment très personnalisée, et très accessible. Tu t’adresses  aux personnes qui n’ont justement pas l’habitude d’aller dans les musées. C’est ludique et du coup: hyper pédagogique.   

Tu vends aussi tes propres illustrations, des supports pédagogiques en rapport avec l’histoire de l’art, et tu prépares un cahier d’activité pour enfants.
On l’aura compris: tu vis de ta passion.

Pourtant, il y a quelques années, tu as été refusé aux beaux-arts pour soi-disant « manque de créativité ». Quand on voit la personnalité qui se dégage, aussi bien des illustrations que, de la façon dont tu racontes l’art: c’est vraiment difficile à croire. 

Bien que dessiner soit une passion, ce refus t’a empêché pendant quelques années de réaliser le moindre dessin.
Penses-tu que c’était par orgueil, par blessure de l’ego ou par dégoût ?

Faire les beaux-arts était ce que je pensais être, ma destinée. 
Je n’avais même pas intégré le fait que ça ne puisse pas se faire. J’ai fait une classe prépa qui se passait très bien pour moi, alors que c’était l’hécatombe pour tout le monde : ce qui me confortait dans cette vision.

La prépa m’a indiqué une sorte de dossier de présentation à faire  qui n’était pas du tout moi. Les créations ne me correspondaient pas. J’ai écouté « l’autorité »,  en pensant qu’ils avaient les bonnes références, surtout je n’avais que 18 ans. D’autant que la sélection est très rude pour rentrer. Il y a des milliers de candidats pour seulement quelques places.

Lorsque les Beaux-Arts ont jugé que je manquais de créativité, en se basant sur ce qu’on m’avait conseillé de faire, mais qui n’était pas moi: j’ai été marqué au fer rouge.  Blessée dans mon orgueil et mon égo.

Pendant 10 ans, je n’ai pas retenu un crayon, car l’institution référente estimant que je manquais de créativité, je considérais que c’était le cas.
Pourtant, on m’a aussi dit que j’avais une excellente technique, mais je n’ai absolument pas retenu cette donnée-là. 

Il m’a fallu 13 ans pour reconnaître, que d’avoir été si profondément marquée dans mon orgueil, était positif, dans le sens où ça m’a permis de faire toutes ses rencontres et ce chemin personnel.

Si j’avais été prise: je serais resté dans mon ego,
ce qui aurait empêché toute remise en question.

Je n’aurais pas non plus découvert cette passion pour l’histoire de l’art, ni le processus de pédagogie et de transmission pour les enfants.

Pour illustrer: j’ai eu l’impression de tomber de cheval alors que je me croyais championne olympique.
J’ai mis 13 ans à me relever, et à me rendre compte que finalement, tout allait bien et que c’était une bonne chose.

Ça m’a permis de découvrir ce parcours qui était le mien, et le chemin que j’avais à faire.

On constate beaucoup de résilience dans ton parcours. Tu témoignes qu’il n’y a jamais d’échec, même si sur le coup: notre ego a mal. 

Tu as repris le dessin des années plus tard pour tes filles, pour développer leurs vocabulaires. Était-ce quelque chose de purement utilitaire, sans autre envie de reprendre le dessin ?

La maternité a débloqué quelque chose en moi. Dessiner n’était plus uniquement, un processus de création artistique.
Ma deuxième fille ne parlait  pas donc il a fallu trouver une autre façon de communiquer. 


Je cherchais des dessins de fruits et légumes, afin qu’elle puisse les reconnaître et les nommer. Sur Google, je ne trouvais pas d’image ou de pictogramme, facilement compréhensible au premier coup d’oeil.
Aucun résultat ne correspondait à ce que je voulais. Donc je me suis dit que j’allais le faire .

Ça m’a demandé du travail , mais j’étais satisfaite du résultat qui correspondait à ce que j’avais imaginé pour elle.
Et c’était le cas, car ça a aidé ma fille. Cette double satisfaction, personnelle et maternelle, a commencé à me réconcilier avec le dessin.

J’ai continué avec un programme de sa routine journalière afin de lui donner des repères. Une fois de plus, ça l’a aidé dans son développement. Donc mon dessin n’était plus esthétique ou artistique: mais utile pour ma fille.

C’était donc une 2e coche positive.

Ensuite, j’ai voulu créer une carte du monde avec les animaux de chaque pays. Car mes filles adorent les animaux.
J’ai tracé les continents très intuitivement, sans même savoir comment j’y arrivais. C’est le regard de mon conjoint sur cette facilité qui m’a permis de remarquer à quel point c’était naturel.

Le projet s’est révélé ambitieux mais très long: 365 h de travail et 70 animaux. C’était laborieux. Je l’ai terminé, car je n’abandonne pas un projet en cours, mais j’en garde le sentiment d’avoir accouché aux forceps.

Le dessin était redevenu pénible. Le plaisir n’était plus là. D’autant plus, que personne ne pouvait le toucher, tellement c’était précieux. Donc le rôle de base, être utile, n’était pas rempli .

Je l’ai numérisé et mis à disposition sur Internet: à un prix libre. Cette carte a été offerte à des enfants, accrochée dans des salles de classe.

Au final, même s’il y avait un décalage entre le plaisir et le travail fourni, je me suis rendu compte que ce n’était pas utile qu’à ma fille qui avait des problèmes de langage. 

Le dessin prenait une autre valeur, une autre dimension
que celle que j’aurais pu expérimenter
si j’avais été admise aux beaux-arts.

Aujourd’hui : tu arrives à vivre de ta passion pour le dessin.
Peux-tu nous raconter ton parcours entre cette première prise de conscience, et maintenant ? 

Ce fut un parcours fait de multiples étapes. Aussi nombreuses qu’un trajet en TER qui s’arrête à toutes les gares.^^^
Toutes ces gares, étaient des étapes psychologiques pour moi, très intéressantes à vivre.

Je pars du principe que si la vie met une situation sur mon chemin,
c’est que je peux le vivre, et que c’est fait pour moi.


Même si de primes abords, je ne sais pas comment: je sais que je vais finir par trouver comment dépasser l’obstacle. 

Je ne pars jamais du principe que je ne vais pas y arriver. 
Je considère toujours que si je ne sais pas : je vais finir par apprendre


La toute première étape fut d’accepter la demande de mes voisins, de dessiner leur chien. Je n’aimais pas trop qu’on me soumette une idée de travail. Si j’ai accepté,c’est avant tout pour les remercier d’être présents pour moi: je me félicite d’avoir dit oui, car ça a créé d’autres opportunités ensuite.

Je ne savais pas comment j’allais faire, car ils voulaient que l’illustration représente la personnalité de leur chien. Je n’avais aucune idée de comment j’allais m’y prendre.  “J’assistai au process” en même temps qu’il se produisait .

Au final, ils étaient complètement ébahis du résultat, à tel point que je n’ai pas compris leurs réactions.

En postant la photo sur Instagram, j’ai reçu des demandes d’autres dessins d’animaux. De plus en plus, et j’ai même dû en refuser. J’ai vraiment la volonté de le faire avec le cœur, le temps à y consacrer est donc de 4-5h: j’ai décidé d’arrêter. Je ne peux plus voir un caniche en peinture à force ^^

Parallèlement, j’ai eu l’opportunité de réaliser des visites guidées dans le domaine de l’histoire de l’art

Je saisis chaque opportunité,
car je pars du principe
que si je n’essaie pas,
je ne saurais pas si cette opportunité était faite pour moi ou pas. 

La question “et si j’avais essayé ?” (qui peut rester en suspens toute ta vie), ne se posera pas.

La préparation autour de ces visites demandait beaucoup de travail, et d’organisation personnelle. Au final: beaucoup de gens se désengageaient au dernier moment.
J’étais contente de guider la visite pour les personnes présentes, mais c’était déséquilibré par rapport à l’énergie que ça impliquait en amont.

En revanche, pour me rendre sur les lieux de visite en train dans les différents départements: j’avais envie de dessiner pour me détendre et de me vider la tête (comme d’autres feraient de la méditation par exemple). Pour le simple plaisir de m’occuper.

En partageant la photo de ma première création sur instagram: on me propose de l’acheter. Une fois de plus, j’ai saisi l’opportunité .

C’est faux de penser qu’un seul acte isolé n’a pas d’impact . 
Chaque personne individuellement rencontrée sur mon chemin,
a contribué à ma vie d’aujourd’hui.

Cette personne, qui m’a proposé un prix d’achat ce jour-là, a fait que j’ai mis tous les dessins à ce prix désormais.
C’est fou car contrairement à la carte du monde ou aux animaux, ça n’a pas été pénible.

Une fois postés, ils partent en quelques minutes. Beaucoup de personnes n’avaient pas le temps de les acheter, et plusieurs fois, on m’a demandé si j’allais les faire imprimer

Pourquoi pas !  Je suis parti sur un projet de 30 impressions ..au final j’en ai vendu 400. J’assistai moi-même à ce qui se passait. Je gagnais mon salaire avec ma passion.

Je continue quelques mois pour tester. Le succès est  toujours au rendez-vous depuis  3 mois.

Ensuite, une amie m’a demandé des supports historiques pour ses enfants. J’ai partagé l’idée sur insta: 700 autres personnes sont également intéressées.

Je peux désormais allier ma passion pour l’histoire de l’art et mes dessins. C’est la rencontre parfaite entre les visites guidées qui ne me convenaient pas, et les dessins trop longs.

Faire mes dessins en un temps qui me va, et rédiger des explications historiques à ma façon, se réunissent.

En écoutant ton témoignage, on constate que ta pédagogie est unique, et ce qu’elle peut apporter . Tu fais et dis les choses à ta manière et c’est ce qui attire.
Si les choses ne te plaisent pas: tu ne les feras pas . Et quand ça te plaît: ton énergie est communicative.
Autre fait très marquant, aussi bien dans la vie que dans les dessins: tu ne sais pas comment, mais tu sais que tu vas le faire.
Tu vis comme tu dessines.
Cette confiance: tu l’as construite, c’est inné, ou comme le reste : tu ne sais pas comment tu le fais, mais tu le fais ?

Réponse C lol . Ça dépend des domaines dans ma vie. 

Dans le travail, je n’ai pas de problème avec le fait de ne pas savoir à l’avance, combien je vais gagner par exemple.
Au contraire, je suis boostée par la pensée :”il n’y a que toi qui peut générer ton chiffre d’affaires”.
C’est très important de montrer (à moi et mes filles) qu’on peut vivre de sa passion (en passant à l’action bien sur); mais aussi de leur transmettre l’importance de gagner un salaire qui ne correspond pas au fait qu’elle soit une femme, et qui correspond uniquement à la valeur de ton travail.

Je ne pourrais pas avoir un CDI, et faire le même travail tous les jours, en percevant le même salaire, quelle que soit la qualité de mon travail.

Si je ne travaille pas , je n’ai pas d’argent.
Ça nécessite d’être en permanence à la recherche de nouvelles idées que j’éprouve, que je teste .
Mais je ne mets aucune barrière en me disant “ça ne se fait pas”.
Si ça me plaît: j’expérimente.
Et je me demande surtout “comment est-ce possible de le faire ? ”, même si ça peut paraître une idée à la con.

 
Je suis une sorte d’organigramme décisionnel:

  • est-ce que l’idée est fonctionnelle ? 
  • combien de temps est-ce que ça demande ? 
  • quelle est la rentabilité éventuelle ?  Etc..

C’est génial!  Les pensées limitantes ne font pas partie de ton discours intérieur. En revanche, y a-t-il un critère non-négociable pour la concrétisation d’une idée ?

Le plaisir ! Si ça ne me plaît pas, je ne le ferai pas. 

Et au contraire : si ça te plait, mais que tu sens que les gens ne sont pas très réceptifs. Tu le fais quand même pour le plaisir de le faire ? 

Si les gens ne sont pas réceptifs, je vais chercher à comprendre pourquoi. Et surtout, on ne sait pas si ça fonctionne ou pas, tant que tu ne l’as pas fait.

Tu as beau regarder le triple saut à la télé, même si t’as 2 jambes et que tu sais courir: tant que tu ne t’entraînes pas, tu ne sauras pas faire de triple saut.

Quand j’ai une idée, je la soumets en story instagram, et selon les retours: je la peaufine pour la concrétiser. La communauté fait partie de la création, et étant donné que c’est pour eux: c’est génial ! 

Tu as commencé ton parcours en disant que tu n’aimais pas qu’on te soumette une idée. Et maintenant tu écoutes les retours extérieurs pour que ton idée soit optimale.

En réalité : ça reste compliqué de recevoir les idées ou les conseils, lorsque je ne les demande pas. Autrement dit de recevoir 200 fois (cad de 200 personnes) 1 conseil que je n’ai pas demandé.

Je me connais, et je sais quand j’ai la patience de recevoir les idées. Donc je formule les questions lorsque j’ai la patience d’accueillir les réponses.
Beaucoup de gens pensent que partager sur les réseaux est une invitation tacite à avoir leur avis. Et je ne suis pas d’accord avec ça, et quand je le dis: c’est parfois mal pris.

C’est pour ça que je demande des retours, les jours où je sais que j’ai la patience.


On sent beaucoup de connaissance de toi, d’introspection…c’est la maternité qui t’a apporté ça, ou bien: tu l’avais avant ?

C’est la maternité. Je ne suis pas quelqu’un de sanguin, mais je peux être perçue comme amère et critique. La maternité a balayé tout ça. Ma première fille a été très facile à élever. Aurore, la deuxième: beaucoup moins. Je suis devenu ceinture noire de patience. Mais uniquement dans mon rôle de mère.

Dans d’autres domaines, ce n’est pas forcément le cas.  

Aujourd’hui, tu vis de ta passion et tu t’éclates. Ton parcours n’a pas été un long fleuve tranquille: t’es-tu questionné sur ta légitimité à le faire ? (type syndrome de l’imposteur)

Ce sont des questions que je me pose depuis quelques jours seulement . Car mon mec m’a soumis l’idée de présenter mon travail à des maisons d’édition.

Ma première pensée a été de rejeter l’idée, sous prétexte que ça ne fait que 4 mois que je suis dans le circuit. Et peut-être que des personnes, présentes depuis 10 ans, attendent d’être publiées, voire même de vivre de leurs passions.

Je me suis rendu compte que le faire dans ma bulle instagram, c’est ma zone de confort.

J’ai donc divisé ce nouveau projet en étape. Faire un book en février. Puis chercher des maisons d’édition à qui l’envoyer en mars.

J’ai pris une nuit de réflexion avant de pouvoir planifier ça. J’ai réfléchi à ce qui me donnait l’impression de manquer de légitimité .
L’inconfort vient du fait que je m’adresse à la maison d’édition et non pas à l’acheteur directement.
Je suis arrivée à la conclusion que je ne risquais rien puisque j’en vis déjà …et que j’ai vécu des choses plus difficiles (2 accouchements sans péridurales^^ ), que d’essuyer un refus.

Le doute venait peut-être de ne pas savoir comment je m’y prends pour dessiner.

Le dessin est très intuitif, mais en revanche quand tu veux réaliser quelque chose : c’est hyper structuré, découpé en étapes .
Est-ce que tu aurais des conseils (étapes concrètes, ou psychologiques) à donner à quelqu’un qui veut vivre de sa passion, mais se met des barrières en pensant que ce n’est pas possible ? 

Déjà, je considère comme normal d’avoir peur. Si on n’a pas peur: c’est que le rêve n’est pas assez grand, et que ça correspond à la zone de confort.

La peur nous met en alerte donc elle n’est pas forcément négative: il faut la prendre en compte et la transformer en adrénaline

Première chose: il faut arrêter de ne pas agir sous prétexte que les rêves sont égoïstes. Car d’une certaine façon, c ‘est le cas puisqu’un rêve émane de la psyché d’une seule personne . Avoir peur des réactions de sa famille, de son entourage…etc n’est pas cohérent .

D’autant plus qu’une personne qui réalise un rêve
va littéralement rayonner ,
et en faire bénéficier les personnes autour.

Elle sera dans l’accomplissement de soi.

Et ça, c’est positif pour tout le monde.

Deuxième chose: établir un rétro-planning et morceler la réalisation du rêve

Dream . Plan. Do.

Je morcelle chaque étape en plusieurs objectifs, puis, en plus petites actions journalières. Et je le fais !!

C’est là qu’entre en jeu: la discipline (en plus de l’organisation).
La motivation part très rapidement, elle n’est pas toujours présente dans la réalité, donc la discipline est primordiale.
La discipline, c’est aussi l’abnégation. C’est reconnaître que le chemin va être long. Il y aura des difficultés, des obstacles.

La différence entre quelqu’un qui réalise son rêve et quelqu’un qui abandonne: c’est d’être capable de se dire “ ok ! Voilà ma première embûche, comment je vais la dépasser ?”. Une fois que c’est fait, quand la 2e difficulté arrive, on se sert de ce qu’on a compris et appris la première fois, pour avancer. Il y a toujours des solutions.

Certains ne voient que les problèmes. Je pense plutôt qu’il faut : 

  • constater le problème
  • l’accepter
  • réfléchir pour trouver la solution

Je ne dis pas que c’est facile , au contraire. Mais ce qui fera la différence, c’est d’avoir dépassé les embûches.

Il faut accepter l’idée qu’il y aura des complications, et ne pas procrastiner avec les actions.

Je conseille aussi de prévenir l’entourage. Il faut que votre famille soit au courant de l’investissement, en temps, que cela va demander, des sacrifices, des éventuelles difficultés financières. Le soutien de sa famille est hyper important.
Sachant que le soutien n’est pas que logistique. c’est aussi l’acceptation de gérer les enfants seuls (et sans reproche) par exemple.

Morceler le plan en toute petites étapes facilite sa réalisation. Ne pas noter « créer sa société” par exemple, mais plutôt: “s’inscrire à l’INPI. Ou encore “me renseigner sur 3 hébergeurs de site internet” plutôt que ”créer mon site”.

Il faut aussi expérimenter la douleur parfois.
Mais plus on l’expérimente, moins elle est importante, car on apprend à la gérer et à trouver des solutions. Par exemple: la douleur d’un refus, la contrariété d’un problème administratif. 

Ça rejoint la notion d’élargir sa zone de confort, et de ce que l’on connaît.

Surtout que ce que l’on imagine est souvent plus pénible (dans notre tête), que ce qui se passe réellement 

Oui, et ce qui aide : c’est de bien se connaître. Par exemple , je n’aime pas téléphoner, mais je sais que c’est plus facile quand je marche dehors en même temps. Donc plutôt que de procrastiner un appel, je le passe en marchant.

Un exercice simple à faire est de lister ce qu’on sait faire facilement (la compta , télephoner…). Puis ce qu’on ne sait pas faire/ ou que l’on n’aime pas faire : un site internet , l’administratif…etc. Ça met de la clarté sur ce qu’on doit travailler.

Personnellement, c’est par là que je commence. Par ce que je n’aime pas faire : comme ça, je suis débarrassée.
Une fois de plus, il est important de bien se connaître, savoir ce qui nous donne de l’énergie et de la confiance (écouter Britney spears avant d’appeler l’urssaff par exemple). On a tous besoin de carottes, on n’est pas des robots

Tu incites à se connaitre, en disant : “c’est comme ça que je fonctionne, je l’assume. Je suis une bête dans certains domaines, et moins dans d’autres et c’est ok” Pour autant: on comprend que l’expérimentation guide beaucoup ta vie.

Oui et je me dis aussi “si ça marche pour un enfant, pourquoi ça ne fonctionnerait pas pour nous, adulte”

Par exemple, Aurore veut décider de beaucoup de choses et elle est très têtue. Si elle a décidé de sortir en tongs l’hiver: soit je refuse, et elle se bloque. Soit je la laisse expérimenter, en prévoyant les chaussettes et les chaussures, pour le moment où elle admettra d’elle-même qu’elle a froid. Elle aura appris, compris, et on ne se sera pas engueuler

Retrouvez Madi Teitgen sur Instagram, et découvrez ses illustrations, et livrets d’histoire en vente sur son site.

vivre de sa passion